" Elle sait désormais que ce n'est pas le fait de quitter un endroit le pire ; c'est, une fois arrivée à destination, de devoir vivre comme si son pays d'origine avait disparu. C'est cela la tragédie au bout d'un certain temps on finit par douter de la réalité du lieu d'où l'on vient. Cette première existence, jadis pleine de sens, s'efface peu à peu. Sans faire de bruit, elle sombre dans l'oubli." Cambridge, 1963. Une chambre à soi. Du temps pour peindre. Tel est le rêve de Charlotte après la naissance de ses deux filles. Son mari Henry, lui, ne supporte plus le climat anglais pluvieux et brumeux, et rêve d'un pays aride et ensoleillé comme l'Inde de son enfance. Une brochure, glissée dans la boîte aux lettres, semble apporter la solution : " L'Australie réveille le meilleur en vous. " Henry y croit. Charlotte, en dépit de ses réticences, finit par céder, et peu après la petite famille embarque pour l'autre côté du monde. Cependant, sous le soleil cuisant de Perth, la terre s'assèche tout comme leur relation dont la substance semble progressivement s'estomper. A l'image des aquarelles, les contours de leur vie précédente se brouillent, se perdent. Lorsqu'un nouvel événement vient chambouler l'équilibre familial fragile, Charlotte décide de prendre en main son avenir, quitte à renoncer à ce qu'elle a de plus précieux...
Beryl Markham a deux ans lorsque sa famille s'installe au Kenya en 1904. Abandonnée par sa mère, qui ne supporte pas leurs conditions de vie spartiates, elle est élevée par son père entraîneur de chevaux de course et par les natifs de la tribu Kipsigi. Une éducation non conventionnelle qui fait d'elle une jeune femme farouche et audacieuse, se moquant de la bienséance. Elle divorce trois fois, vit une grande passion avec Denys Finch Hatton, l'amant de la romancière Karen Blixen. Beryl Markham sera la première aviatrice à accomplir un vol transatlantique en solitaire d'est en ouest.