"Je voulais comprendre comment Lorca Horowitz avait mis en place son plan d'anéantissement sans éveiller le moindre soupçon, et avait osé monter une à une, sans jamais reculer ni même hésiter, les marches qui la menaient droit à son crime. Je voulais comprendre pourquoi elle l'avait fait. Mais surtout en quoi cela me concernait, me touchait. Qu'avais-je à voir là-dedans ?"
" Qu'importe l'éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance. " (Baudelaire) Tel serait l'esprit de cette saga lapidaire — un siècle de fureur et de sang que va traverser Valdas Bataeff en affrontant, tout jeune, les événements tragiques de son époque. Au plus fort de la tempête, il parvient à s'arracher à la cruauté du monde : un amour clandestin dans une parenthèse enchantée, entre l'ancien calendrier de la Russie impériale et la nouvelle chronologie imposée par les " constructeurs de l'avenir radieux ".
Après la victoire de Franco, le docteur Guillermo García Medina continue de vivre à Madrid sous une fausse identité. Les papiers qui lui ont permis d'éviter le peloton d'exécution lui ont été fournis par son meilleur ami, Manuel Arroyo Benítez, un diplomate républicain à qui il a sauvé la vie en 1937. En septembre 1946, Manuel revient d'exil avec une dangereuse mission : infiltrer une organisation clandestine d'évasion de criminels nazis, dirigée depuis le quartier d'Argüelles par Clara Stauffer, qui est à la fois allemande et espagnole, nazie et phalangiste. Alors que le docteur García se laisse recruter par Manuel, le nom d'un autre Espagnol croise le destin des deux amis. Adrián Gallardo Ortega, qui a eu son heure de gloire comme boxeur professionnel avant de s'enrôler dans la División Azul, survit péniblement en Allemagne. Ce dernier ne sait pas encore que quelqu'un souhaite prendre son identité pour fuir dans l'Argentine de Perón.
La fillette meurt. Voici le fait par lequel Estela commence son récit. Estela, qui a quitté sa famille dans le sud du Chili pour la capitale où elle travaille comme employée de maison. Estela, qui s`est occupée pendant sept ans de la jeune victime, l'a bercée, nourrie, rassurée, grondée aussi. Qui connaît chaque étape ayant mené au drame : la chienne, les rats, les aveux, le poison, le pistolet. Chaque étape jusqu'à l`inéluctable.\nUn roman psychologique haletant, angoissant et addictif, à travers lequel notre époque se dessine – une société fracturée par les rapports de domination et d'argent, où les uns vivent dans l`ombre des autres.